Prendre du temps pour ma gueule pour mieux vivre avec toi.
Édition très très spéciale #4
Est-ce que choisir de dîner seule au lieu de partager le repas avec mes colocs, c’est être égoïste ? Est-ce que choisir de me faire une soirée film au lieu de sortir au bar, c’est être associable ?
Pour moi, non.
Pour moi, ces espaces de solitude et de pause sont mêmes essentiels pour vivre en collectif.
Pour moi, ne pas prendre ces espaces, c’est ne pas respecter les autres.
La société et plus particulièrement la vie en ville appellent à enchaîner les soirées, les journées de boulots, les engagements associatifs, les formations, les weekends entre potes, pendant des jours et des jours, des semaines et des semaines, des mois et des mois. Sauf qu’à l’exception des super héro-ïnes, il y a un moment où on ne peut plus être à fond. Il y a un moment, où on ne va plus écouter ses potes, il y a un moment où on va bâcler son travail, il y a un moment où on ne va plus être créatif-ve, il y a un moment où on va péter une durite pour une histoire de lave-vaisselle cassé, il y a un moment où on va s’en vouloir de ne plus prendre de temps pour ses proches, il y a un moment où on va oublier pourquoi on s’est engagé-e à la base…
Trouver cet équilibre entre action et inaction, conviction et lâcher-prise, présence et absence, moi et les autres… ça n’est pas facile.
Or selon moi, c’est essentiel pour rester engagé-e et acteur-ice de sa vie, pour rester pleinement vivant-e, pour rester connecté-e à son élan intérieur et à sa créativité. ET AUSSI, pour rester à l’écoute des autres, conscient-e de ce qu’il se passe autour, adaptable à son environnement, capable de soutenir les autres et leurs initiatives.
Selon moi, m’offrir 1h de TPMG (Temps Pour Ma Gueule) par jour, c’est pouvoir offrir ma présence, mon écoute et mon énergie aux autres.
T’as déjà pris l’avion ? La métaphore du masque à oxygène.
On peut garder une chose de l’avion : les consignes pour mettre son masque à oxygène.
Avant le décollage, on nous explique “qu’en cas de dépressurisation de la cabine, un masque à oxygène tombera automatiquement à votre portée, tirez sur le masque pour libérer l’oxygène, appliquez-le sur votre visage. Une fois votre masque ajusté, il vous sera possible d’aider d’autres personnes”.
Donc mets ton masque avant d’aider les autres. Si tu aides les autres avant de mettre ton propre masque, tu ne vas pas aider grand monde vu que tu seras en train d’haleter au sol, en pleine asphyxie.
Bah, c’est pareil dans la vie quotidienne. Si tu ne prends jamais soin de toi, au bout d’un moment, tu ne seras plus en capacité d’être là pour les autres / pour tes projets.
C’est ma philosophie en tout cas !
Ça fait maintenant quasiment 6 ans que je prends un espace pour moi chaque matin : yoga et méditation, de 20 min à 1h30 selon les jours.
Et les journées chargés où je ne le fais pas, je sens la différence. J’ai la sensation de commencer ma journée en courant. Alors s’il y a des imprévus / conflits / urgences à gérer, j’ai beaucoup moins de marge de manœuvre émotionnellement. Ce qui peut provoquer des décisions hâtives, des demandes qui deviennent des ordres, de ne plus écouter les autres, de m’énerver, de me sentir incapable, de bâcler, d’oublier, de mal prioriser, etc.
Est-ce que ça t’es déjà arrivé-e toi ?
(Partage ta réponse en répondant à ce mail, ça me ferait plaisir de te lire)
Donc prendre soin de moi me permet de mieux travailler et d’être disponible pour les autres.
Je me rappelle d’une fois où ma coloc est rentrée du boulot tard et je suis allée direct la voir pour lui dire bonsoir et papoter. Pendant qu’elle se change, je lui demande comment ça va, elle me raconte un peu sa journée, puis me demande à son tour comment je vais. Contente qu’elle me demande, je commence à lui raconter un problème auquel j’ai fait face au boulot. Mais elle m’interrompt en plein milieu pour me dire qu’elle n’est pas en capacité de m’écouter car elle est fatiguée et a eu une grosse journée. Je me prend un petit soufflet dans la face, surprise de cette fermeture nette à la discussion, alors que l’instant d’avant elle me posait la question. J’ai ravalé ma frustration comprenant qu’elle n’avait pas eu le temps d’arriver et de se poser avant d’accueillir mes paroles. Je la laisse. Un peu plus tard dans la soirée, elle revient me voir pour s’excuser.
Je trouve que c’est un bel exemple de l’importance de prendre soin de soi pour prendre soin des autres. Si ma coloc m’avait dit dès le départ qu’elle avait besoin d’arriver tranquillement en étant seule et avait pris ce temps pour elle, elle aurait pu m’offrir un vrai temps d’écoute et de partage plus tard dans la soirée.
Depuis, on en a discuté et je sais qu’il vaut mieux la laisser tranquille quand elle rentre tard le soir !
T’as déjà pété une durite ? Ou comment rester zen dans un conflit.
Vivre ensemble c’est aussi faire face à des tensions et conflits. Non, le monde des Bisounours n’existe pas tous les jours.
Après plusieurs années de vie en collectif, j’ai remarqué que ce qui prévient le mieux les conflits, c’est la communication. Exprimer ce qui nous gêne tout de suite, avant que ça ne devienne énorme. Or pour que je sache si quelque chose me gêne, je dois savoir m’écouter.
Par exemple, quand je sens qu’il y a une tension dans un groupe, d’abord, j’essaie d’identifier si elle vient de moi ou non, puis je l’adresse.
Si elle vient de moi, je pose le problème : “je suis mal à l’aise avec … / Je me sens énervée … “, un peu en mode CNV, pour le mettre sur la table et qu’on en parle direct au lieu de le garder en moi et que ça ressorte plus tard. Pareil quand la tension ne vient pas de moi, je l’exprime au groupe : “je sens qu’il y a une tension là, est-ce que vous savez pourquoi ?”, un truc du genre.
Puis, si un conflit naît, idem, j’essaie d’être consciente de mes émotions et ressentis tout en écoutant la conversation et en observant les réactions des autres. Si je sens les émotions monter, j’essaie de ne pas me faire embarquer dedans afin que ça ne se termine en clash inutile et violent.
Par exemple, avec mon père, nos débats finissaient souvent en engueulade. Puis, j’ai changé de tactique. Quand je remarque que notre discussion est devenue un duel de mots où on ne cherche plus qu’à avoir raison, quand je sens que suis passée d’un mode “je discute” à “je me défends”, je lui dis. J’arrête la conversation et je partage ce que je ressens “quand tu m’as dis ça, je me suis sentie attaquée et ça m’a mise sur la défensive” par exemple. Et à chaque fois, ça calme le jeu. Lui aussi lâche le débat et ne laisse pas la colère l’emporter et on discute de ce qui a déclenché le conflit jusqu’à : soit comprendre ce qui nous a énervé chacun-e, soit accepter qu’on n’est pas d’accord et passer à autre chose sans amertume. Tout un art… Ça m’a pris du temps à en arriver là !
Tout ça pour dire …
Que prendre soin de soi, s’offrir des weekends à ne rien faire, des promenades, des massages, une soirée film à bouffer des popcorns… c’est être plus disponible pour les autres, c’est être capable de s’adapter à un collectif, c’est prendre le temps de s’écouter et donc mieux comprendre ses émotions et ses réactions.
Prendre soin de moi, c’est prendre soin des autres.
Si tu veux essayer de trouver ce subtile équilibre, rejoins-nous pour le Transition Express.
Un voyage apprenant où je te transmettrais des outils pour prendre soin de toi tout en étant immergé-e au sein d’un collectif.
Le Transition Express, c’est une initiation dans l'esprit Pékin Express et Nus&Culottés pour s’ouvrir à d’autres manières de vivre et travailler ensemble. On t’embarque pour une semaine d’aventure en auto-stop à la découverte d’écolieux en France pour expérimenter les outils de la coopération et du prendre soin. L’occasion d’apprendre ensemble à danser avec le grand jeu de la vie !
Ton initiation commencera par un accueil avec des ateliers de préparation pour partir en sécurité sur les routes. Puis, des défis à réaliser chaque jour avec ton équipe avec pour seules ressources : votre sourire, vos tentes et votre pouce. Pour clôturer le tout, des ateliers d’intégration et de partage. Excitation et souvenirs inoubliables garantis !
Les prochains départs :
—> Du 23 au 30 juin 2023 au départ de l’Oasis Poul’Art : plus d'infos ici.
Fin des inscriptions le 7 juin !!!
—> Du 18 au 25 août au départ de La Ferme Légère et arrivée à Sainte Camelle pour le festival Coopérative Oasis : plus d'infos là.
Fin des inscriptions le 19 juillet. Tarif “au taquet” jusqu’au 12 juillet.
👉 Pour en savoir plus, viens nous rencontrer à notre prochain atelier découverte gratuit en ligne jeudi 6 juin de 19h30 à 21h !! Inscris toi ici. Ou sinon, réserve un appel découverte individuel et gratuit de 30 min avec Anne ou Marie en prenant rdv là !
A très vite,
Anne
Co-créatrice de Eho!Transition